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Carême et Pâques 2021 : un chemin inspiré par l’Esprit vers Pâques.

Le Carême chrétien comporte 40 jours de préparation pour Pâques. Quarante, c’est le nombre d’années de l’Exode durant lesquelles le peuple d’Israël, après avoir été libéré de l’esclavage en Égypte, chemine vers la Terre Promise. Quarante, c’est aussi le nombre de jours de tentation que Jésus passe au désert, priant et jeûnant.

Depuis le VIe siècle, les chrétiens préparent Pâques par un temps de pénitence, de jeûne et de prière. La signification de ce temps a évolué au fil des ans. Il s’agit moins de s’infliger des souffrances physiques que de réaliser des actes qui, par l’effort qu’ils exigent, vont nous libérer de nos mauvais penchants. Les cendres qu’on applique à notre front au début du Carême nous permettent de prendre conscience que nous comptons sur Sa Grâce pour entamer une vie nouvelle.

La Parole de Dieu (Exode 3) adressée à Moïse reste vivante pour aujourd’hui : « J’ai vu la souffrance de mon peuple, j’ai entendu leurs cris, je connais leurs douleurs, et je viens les délivrer ». Il s’agit de nous tourner vers un Dieu vivant, vivifier notre relation personnelle avec lui, nous ouvrir à Son amour tout en nous laissant interpeller par les souffrances des hommes et des femmes de notre temps. Nous croyons en un Dieu Emmanuel, avec nous, qui souffre avec ceux qui souffrent dans ces temps difficiles.

Aujourd’hui, nous sommes appelés à revivre la vie de Jésus, sollicités à accueillir l’Esprit Saint à travers ses murmures intérieurs et la Parole de Dieu et nous laisser librement nous convertir. Pâques est le chemin vers ce monde nouveau où, libérés de l’esclavage du péché et de la mort, nous vivrons dans un monde ouvert à la Paix et à la Fraternité. Pâques nous porte donc à tourner le regard vers les plus vulnérables. J’ai une pensée particulière pour le Collège du Sacré Cœur qui fut complètement dévasté par l’explosion du 4 août. Le lendemain de cette catastrophe, cinq cents jeunes sont venus de partout avec leurs balais pour nettoyer, avec un message  silencieux  mais  éloquent  :  « Nous  refusons  de  désespérer  malgré  la  situation économique du pays, le « Capital control » des banques et malgré l’insécurité et toutes les incertitudes. » Les jeunes ont effectué un acte de solidarité face à la désespérance. Avec une telle jeunesse distinguée par un esprit de foi et de solidarité, le Liban ne peut pas mourir. Un mois et demi plus tard, ce même collège a pu accueillir des parents d’élèves à l’administration et des élèves dans des classes « fonctionnelles ». Grâce à cet élan de fraternité mais aussi à la générosité des Lasalliens de bonne volonté et du Bureau de Solidarité de Rome, le Collège du Sacré Cœur a vite resurgi de ses cendres. Je témoigne que le Seigneur était avec nous dans cette expérience de mort/résurrection du Collège du Sacré-Cœur. Dieu était également là, à travers les centaines de volontaires survenus de tous bords, pour soulager les souffrances de ceux qui ont tout perdu.

Que la lumière pascale éclaire tous les gouvernants et tous les peuples du Moyen-Orient. Que le Ressuscité qui a ouvert tout grand les portes du sépulcre ouvre nos cœurs aux besoins des défavorisés et sans défense, des sans-emploi, des marginalisés, de ceux qui frappent à nos portes à la recherche de pain, d’un refuge ou de dignité perdue.

Chers Frères et chers Lasalliens, le Christ Est vivant ! Dans l’Esprit Saint, nous pouvons vivre de lui et affirmer qu’Il est notre Espérance et notre Jeunesse, pour chacun et pour le monde. Profitons de ce temps de pandémie pour nous laisser renouveler par Lui.

Bonne montée vers Pâques.

Frère Fadi SFEIR, Visiteur